Chapelle Saint-Jean

Charmey, Chapelle Saint-Jean, (Simon Glasson, vers 1900), Musée gruérien Bulle

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La chapelle Saint-Jean-Baptiste est la seule des neuf chapelles actuelles de Charmey, sur les onze d’origine, qui a conservé son cycle de la vie d’un saint, peint pour l’édification des croyants lors de la réforme catholique du 17e siècle. Elle correspond au type de chapelle montagnarde dont la paroisse de Charmey a été dotée en grand nombre avec huit fondations du 17e, dont deux reconstruites sur une structure médiévale. La plupart de ces constructions ont été commandées des familles enrichies par le commerce du gruyère qui affirmaient ainsi leur statut social tout en servant la défense de leur religion.

Une architecture simple, des dimensions modestes, un toit à deux pans, coiffé d’un clocheton et formant l’auvent protégeant une porte cintrée. A l’intérieur, un plafond voûté en planches longitudinales suit la tradition médiévale. Les bancs ont des jouées découpées de formes baroques. Les matériaux proviennent de la vallée : murs en galets de rivière crépis à la chaux, sols et encadrements de portes et de fenêtres en calcaire gris, plafonds, bancs et mobilier liturgique en bois, toitures en tavillons.

Fondée en 1633 par Louis Fragnière, commerçant de gruyère, restaurée en 1989 dans un état proche de celui du 17e siècle, la chapelle Saint-Jean-Baptiste est particulièrement remarquable par son Annonciation au mur de chevet et surtout par sa frise alternant quinze scènes de la vie de Jean-Baptiste. expliquées par des phylactères (étiquettes stylisées), ainsi que par d’élégants panneaux décoratifs de putti (petits anges pensifs) et de rinceaux (arabesques végétales). Fortement endommagées, les fresques ont été repeintes à l’huile par Joseph Vuillermet (Vuilleret ?), l’ensemble des murs enduit de plâtre et repeints lors des restaurations de 1891 où l’on a aussi remplacé le plancher en bois d’origine par un dallage en ciment.

Le retable de 1635 est consacré à Saint Jean-Baptiste entouré de Saint Louis, patron du fondateur, et Saint Roc, patron des pestiférés invoqué lors de la peste qui ravage la vallée en 1634. L’ensemble est composé d’un bâti en sapin peint en faux bois, doré au bronze. Les arcades cintrées séparant les trois saints et le cadre en arc trilobé entourant la Vierge à l’Enfant ont été ajoutés au 19e siècle.

Chapelle Saint-Jean à Charmey

En collaboration avec la commune de Val-de-Charmey