Château et chapelle de la Corbettaz

Château de la Corbettaz (vers 1915), Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, Fonds Pro Fribourg – Bourgarel

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LA MAISON DE MAÎTRE DITE CHÂTEAU DE LA CORBETTAZ date du 18e siècle. Sa structure en maçonnerie sur deux niveaux soutient des combles en pavillon (conique). Les deux cheminées massives montrent l’aisance des propriétaires d’alors.

Construite pourtant sur une base modeste en 1784 pour Jean-Jacques Remy et son épouse Marie Fragnière, la maison devient la propriété de l’une des six familles appartenant à la classe des barons du fromage enrichies par le commerce international du gruyère. C’est l’un d’eux, Joseph Pettolaz, partisan des Lumières, président du Sénat de la République helvétique (1800), qui en fera le château devant lequel on se trouve aujourd’hui.

Réaménagé à trois reprises au 19e siècle par les familles de Reynold et de Zurich, alliées aux Pettolaz, le château bénéficiera d’une restauration en 2006 après avoir été rachetée par la Commune de Charmey en 1989, puis revendue à un particulier. Deux tentures imprimées de Gênes datant des années 1840 ont été déposées au Musée de Charmey.

LA CHAPELLE DE LA CORBETTAZ, dédiée à Saint Pierre, est construite avant le château, vers 1645. Elle a fait partie du domaine dont elle a été séparée par la route carrossable de 1877. La décoration intérieure datant du 19e siècle a été détruite en 1989 lors du déplacement de la chapelle de 5 m pour l’élargissement de la route. Le retable de 1645 est dédié à Saint Pierre. Sa composition en diagonale confère à cette toile modeste une dimension monumentale. Elle montre Saint Pierre guérissant un infirme devant la porte du Temple de Jérusalem. Saint François de Sales, évêque d’Annecy, est représenté en attique, signe de la vénération dont il est l’objet dès sa mort en 1622, alors qu’il ne sera canonisé qu’en 1665.

Corbettaz est un des rares toponymes charmeysans dont la graphie n’a pas varié depuis le 15e siècle : diminutif de corba du bas-latin curbu (curvu en latin classique) désignant un champ ou un chemin incurvé. Le même lieu-dit comprend la colline voisine de la Corbettaz dont le sommet est marqué par un chêne et où la tradition situe les anciennes fourches patibulaires (gibet), visibles de loin, lorsque haute et basse justice étaient rendues à Charmey pour les juridictions des quatre seigneuries de la vallée, jusqu’au 16e siècle.

Chapelle Saint-Pierre de la Corbettaz (entre 1900 et 1910), Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, Fonds Louis Jaeger LOJA

En collaboration avec la commune de Val-de-Charmey