La maison du Gros-Plan, appelée Maison Pettolaz, est une grande bâtisse carrée à la gruérienne, en maçonnerie à deux niveaux avec comble en pli coyau (rupture de pente dans le toit) et jardin muré en prolongement de la façade principale. La haute sortie de toit indique une importante cheminée révélatrice du statut social et économique de son premier propriétaire, François Pettolaz, dont les initiales figurent au décor du poêle à catelles daté de 1798. Les boiseries intérieures d’origine sont intactes.
François Pettolaz, au faîte de sa force économique, vient d’être admis au patriciat de Fribourg quand il se fait construire, devant le hameau du Pra, cette superbe demeure de style seigneurial. Une réalisation digne d’une puissante dynastie des barons du fromage, celle des Pettolaz frères et neveux, dotée d’un capital de 600’000 écus vers 1780 – soit au moins 10 millions de francs actuels. François Pettolaz fera également l’acquisition en 1835 du château de la Corbettaz, situé à l’entrée de Charmey.

La Maison du Gros-Plan se situe dans le quartier de Féguières, nom dont l’étymologie est motif à débat. Beaucoup d’historiennes et tous les historiens ont écrit Fédières, sans doute en référence à Kuenlin. Dans son Dictionnaire (1832), ce dernier attribue cette appellation aux premiers habitants de Charmey qui, établis d’abord au Praz, se seraient fédérés (federati donne Fédières) en passant au village principal actuel. Plus récemment, Heusser qui a étudié la toponymie charmeysanne (1978) écrit Féguière comme provenant du latin filica (fougère) et qui donne depuis 1375 (Feigieres).

En collaboration avec la commune de Val-de-Charmey