Le Maréchal-Ferrant

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Construite en 1780, l’auberge, devenue hôtel dès 1824, tire son nom de la forge qui se trouvait en face. Des travaux en 1950 ont remodelé l’édifice avec notamment une nouvelle façade en maçonnerie remplaçant le bois originel. Une salle des fêtes est alors aménagée à l’arrière, elle servira aux manifestations communales jusqu’à la construction du Centre de sports et loisirs en 1973. Une fresque d’un maréchal au travail devant son enclume, visible du centre du village, orne depuis la façade latérale. L’établissement a été rebaptisé L’Enclume en 2018 après une copieuse rénovation du bâtiment.
Le Maréchal-Ferrant est typique de ces établissements, nombreux en Gruyère, tenus par des paysans aubergistes, aidés ou parfois aussi directement gérés par leur épouse. Au tournant du 20e siècle, c’est Isidore Niquille, syndic et député radical charmeysan, qui tient le Maréchal-Ferrant. L’établissement abrite le cercle de son parti, Le Sapin accueillant le cercle conservateur.
L’hôtel s’associa à la poste par un bureau attenant avec guichets et service de diligence postale complétant celui de voiturage depuis la gare de Bulle ouverte en 1864. La diligence pouvait bénéficier du ferrage des chevaux.
Le 5 septembre 1946, Mrs Churchill et sa fille Mary, en provenance de l’Oberland bernois, s’arrêtent en fin d’après-midi pour un tea-time avec crème double dans le petit salon du Maréchal. La patronne de l’hôtel, Marie Mooser annonce à son personnel que la journée n’est pas finie, qu’elle doit recevoir Madame Churchill : L’è pâ le to : ma, fô alâ rèchuêdre la Tchourtchill ! – C’est pas le tout, mais il faut que j’aille recevoir la Churchill !



En collaboration avec la commune de Val-de-Charmey