Cantorama

Jaun, depuis la cascade vers le village, (Léon de Weck, entre 1885 et 1900), Bibliothèque cantonale et universitaire de Fribourg, Fonds Léon de Weck - Georges de Gottrau

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Sur un promontoire surplombant le Jaunbach et sa cascade, l’église Saint-Etienne de Jaun a été établie sur l’ancien chemin du col du Jaun, en contre-bas du village. Elle forme un ensemble exceptionnel avec ses deux anciennes cures du milieu du 18e et du début du 19e siècle.

Mentionnée dès 1228, l’église est le fruit de quatre édifices successifs, du 11e siècle au bâtiment de 1811 visible aujourd’hui, rénové en 1992 pour abriter la Maison fribourgeoise du chant choral, le Cantorama. Une nouvelle église paroissiale remplace la vieille église depuis 1910, au sommet du village avec son célèbre cimetière aux croix de bois sculptées à l’image de chaque défunt.

Avant l’ultime agrandissement du chœur en 1811, la troisième étape de 1566 avait déjà donné à l’église son allure générale actuelle, avec sa tour et sa nef ornée de fresques d’Emmanuel Sutter. En 1931, on découvrit sous la tour et sur l’arc du chœur des fresques de 1560 - les vierges folles et sages - et 1628, ainsi qu’un tabernacle mural provenant du deuxième édifice (vers 1300). En 1988, on supprima le plafond en bois pour permettre le transfert sur la voûte de fresques en provenance de l’ancienne église détruite de Villarepos, réalisées par Gottfried Locher, principal représentant de la peinture rococo en Suisse romande au 18e siècle.

Le transport des deux cloches coulées à Neuchâtel en 1831 par l’ancien chemin de la vallée s’est fait au prix d’efforts surhumains pour stabiliser le char cahotant de Crésuz au pont couvert en bois sur le Javro, 100 m plus bas, avant de remonter à Charmey, chargé de la plus grosse d’un poids de 2,5 tonnes.
L’orgue de 1786, par le facteur Johann Dreher de Fribourg, abandonné avant d’être entreposé dans les combles de la nouvelle église, a été reconstitué et rénové en 2011 avec sa polychromie et sa soufflerie d’origine, sa traction mécanique et ses jeux dont la sonorité pittoresque était déjà signalée dans les Étrennes helvétiennes de 1799 par le célèbre pasteur Bridel de Château-d’Œx.

En collaboration avec la commune de Jaun